Marie Buvard – Le voyage initiatique de Mia
Écriture et composition musicale: Joëlle Driguez
Mise en scène: Dilia Lhardit avec la complicité de Francesca Giulano
Interprétation: Joëlle Driguez
Avant de s’effacer dans l’autre monde, Mia raconte à son arrière petite fille comment Dhortout, son village, a sombré dans le désastre.
En plongeant dans son vieux journal, elle retrouve son regard d’enfant, témoin de la maltraitance d’une jeune fille étrangère.
Dans son ultime transmission, elle ranime les émotions, la lucidité, le courage et la révolte de la petite fille qu’elle fût et qui n’a jamais cessé de vivre en elle.
Ce conte initiatique soulève les grands thèmes d’intolérance et de xénophobie, il souligne la puissance de la parole, son pouvoir destructeur mais aussi son ressort libérateur et créateur.
Face à la gravité du propos, le récit avance d’une manière singulière et légère. Les moments d’émotion intense sont portés par la poétique des chants, la légèreté des comptines et de la danse.
Dans l’écriture de Joëlle Driguez les mots soutiennent à la fois sa quête de sens et son irrésistible envie de jouer avec leur son, elle les malaxe et les déforme tantôt juste assez pour qu’ils soient reconnus,
tantôt jusqu’au point de nous faire croire à une langue étrangère!
Sur la scène, elle incarne selon le fil des péripéties les différents protagonistes.
Avec humour et sensibilité, le spectacle fait résonner les émotions des personnages et la réflexion qui sous-tend l’histoire.
« … le village tout entier avait pulvérisé les bornes du bon sens, il y avait toujours quelqu’un pour jeter du fuel sur le feu!
Moi je tremblais à l’idée de la goutte qui ferait déborder le gaz! Béoulévartséboj! «
« … j’avais beau doucher et moucher ma cervelle, j’en perdais mon lutin. Je n’avais plus assez de doigts pour compter les questions qui se roulaient en boucle dans ma tête. »
« … ici ça empeste la déchanceté, et ça ne changera jamais j’en suis sûre, j’en mettrai mes deux pieds à couper »
« … Le visage serré en peloton d’épingles, les doigts de pieds en épouvantail, un bouquet de nerfs dans ses poings, Marie était loquée sur le raz de sa porte sans même rouler un poil de cil,
ses yeux avaient l’air de se croiser les bras »
« … je rends mon sablier, émé néok doulki et doulkinoué, c’est décidé je vais hiberner pour toujours! »
« … j’en ai raz la patate, le bol, le chignon, je ne veux plus broyer du loir, je veux reprendre le poil de ma bête!
Coûte que coûte vaille que vaille et kamya tchouméray, foi de moi foi de fer, je vais tout faire pour ne plus jamais rester sans rien faire! »
« … Dokéoudesmanio, je dois écouter cette puce à l’orteil qui me souffle sans cesse… »
Entrée 8€ + Adhésion annuelle Les Voies du Chant (3€) Réservation 09 54 45 09 69